En allant en griller une au jardin avant d’aller dormir, Burris a remarqué qu’il fume peu depuis qu’il séjourne à Walden Two et songe à abandonner la cigarette. Steve et Marie l’ont aperçu et s’approchent, ils le cherchaient pour lui poser quelques questions. Ils n’arrivent pas à croire que ce qu’ils voient depuis deux jours puisse être à leur portée et cherchent à être rassurés.
Le professeur leur confirme qu’ils peuvent croire ce que Frazier raconte. S’ils restent, ils pourront manger comme ils mangent depuis deux jours jusqu’à leur mort; il pourront s’épouser et avoir un logement à eux; ils pourront avoir des enfants, les voir se développer à la pouponnière, au centre pour la petite enfance puis à ce qui tient lieu d’école; ces enfants seront vêtus de vêtements semblables à ceux des autres; ils pourront avoir pour amis d’autres enfants comme eux. Tout ça, en retour du respect du Code et de quatre crédits par jour pour labeur, soit environ quatre heures de travail de diverses natures selon la demande du gérant des tâches communautaires.
L’offre est irrésistible pour Mary devant l’alternative: ne pas pouvoir se marier avant que Steve se trouve un emploi; habiter des chambres près de la voie ferrée; avoir ses bébés à la maison et voir ses enfants grandir dans la rue puis, comme Steve et elle-même, être frappés, se battre et s’en prendre aux Juifs, aux Irlandais ou aux Italiens.
C’est décidé, ils resteront. Le professeur les y encourage mais suggère d’attendre à demain pour rencontrer Frazier car celui-ci est mieux disposé après une bonne nuit de sommeil. Quand Steve et Mary lui manifeste leur gratitude, il ne s’attribue pas la cause de leur bonheur mais l’accorde à Frazier. Il en ressent un peu de jalousie. Il envie celui-ci pour la satisfaction qu’il doit éprouver à faire tant d’heureux. Finalement il se surprend à penser: « Si je vivais à Walden Two… » et se traite de fou en constatant qu’il est peut-être en train de songer à joindre la communauté.
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