
« Les immigrés sont certes un enrichissement; ils ne sont cependant pas des substituts aux naissances. Au bout du compte, une société n’est plus seulement enrichie par les apports nouveaux; elle est remplacée par un échantillon des sociétés de la terre. Et l’on ne peut deviner par quelles luttes certains groupes ethniques ou linguistiques domineront les autres. Il est peut-être plus sage de faire ses enfants soi-même, mais il y faudra une contribution de la société beaucoup plus importante que par le passé ».
Québec 2008-2108:
rappel à 16 élus de retour, appel aux 12 nouveaux
Robert Lachance
citoyen
Texte destiné au conseil municipal
16 novembre 2009
M. Régis Labeaume, maire de Québec;
Mme Anne Guérette, M. Yvon Bussières, Mmes Geneviève Hamelin, Chantal Peticlerc, Ginette Picard-Lavoie et Suzanne Verreault,
conseillers, arrondissement La Cité-Limoilou;
MM. Richard Côté, François Picard, Patrick Paquet et Gérald Poirier,
conseillers, arrondissement Les Rivières;
Mmes Francine Lortie, Christiane Bois, Marie-Josée Savard, Denise Tremblay Blanchette et M. Jean Guilbault,
conseillers, arrondissement Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge;
Mmes Denise Trudel, Michelle Morin-Doyle, Odette Simoneau et M. Jean-Marie Laliberté,
conseillers, arrondissement Charlesbourg;
Mmes Marie-France Trudel, Julie Lemieux, Lisette Lepage et M. Marc Simoneau,
conseillers arrondissement Beauport;
- Steeve Verret, Raymond Dion, Simon Brouard et Sylvain Légaré,
conseillers, arrondissement La Haute-Saint-Charles.
L’institut de la statistique du Québec, ISQ, fournit des chiffres dont je prends connaissance régulièrement, qui me font appréhender en notre ville un déclin de population, d’ici 5 à 10 ans étant donné:
- notre sous-natalité depuis 1970,
- la réduction de notre force d’enfantement,
- la réduction de notre force d’engendrement,
- la réduction de notre force de travail,
- l’épuisement de nos sources de migration proches,
- notre migration inter-provinciale négative,
- notre faible immigration internationale,
- l’inattention de nos élus de tout niveau et l’ignorance de nos concitoyens.
Les documents suivants au greffe et publiés sur Internet en témoignent:
Dépeuplement ou peuplement ? 2 octobre 2006,
Modérer nos transports 6 novembre 2006,
Notre trou démographique 18 décembre 2006,
Notre position géopolitique 5 mars 2007,
implosion, stagnation ou croissance. 14 septembre 2007,
Le renforcement de notre population 31 janvier 2008,
Arrêter notre vieillissement 29 février 2008,
Sans le double de bébés…, moins de hockey, pas de tramway 31 mars 2008,
Migration interrégionale positive mais pour combien de temps ? 20 mai 2008,
Notre place dans la Francophonie en 2018, 2028, 2058 … 29 août 2008.dépeuplement ou peuplement ?
Le 2 octobre 2006, j’ai déposé au Conseil municipal en fonction, Mme Andrée Boucher et 37 conseillers alors, un document intitulé Québec 2008-2108: dépeuplement ou peuplement ? Celui-ci exposait quelle serait la population du Québec de 10 ans en 10 ans en ce cinquième siècle de notre ville, sans migration, suivant des indices synthétiques de fécondité plausibles, soit 1,2, 1,4, 1,5, 1,8 et 2,1. Il y était prévu que la population déclinerait de 7,750 millions personnes en 2008, respectivement à 1,582, 2,373, 2, 968 4,769 ou croîtrait à 8,172 millions. De 1986 à 2000, l’indice synthétique de fécondité au Québec a été de 1,53. À ce niveau moyen et sans migration, en 2108 la population du Québec évoluerait à environ 5 millions d’habitants.
Mon document révélait ensuite suivant le même modèle l’évolution prévisible de la population de l’agglomération de Québec. De 535 mille en 2008, le nombre d’habitants à Québec chuterait à 109 mille en 2108, à 136, à 164, à 316 ou monterait à 564 selon que l’indice synthétique de fécondité serait de 1,2, 1,3, 1,4, 1,8 ou 2,1. Le 1,3 au lieu du 1,5 ici est pour tenir compte du fait que de 1986 à 2006, l’indice moyen de fécondité dans l’agglomération de Québec a été plus faible qu’au Québec et décliné de 1,5 jusqu’à à 1,2 une certaine année.
Pour convaincre nos braves ou tendres élus qu’il fallait se préoccuper de notre régénération, j’extrapolais aux arrondissements sans modèle de dépleuplement particulier, c’est-à-dire en supposant qu’il se ferait au même rythme partout. Une hypothèse à confirmation peu probable. La réalité économique ou la planification feraient qu’on se recroquevillerait dans l’est ou dans l’ouest autour d’un tramway avec la diminution de la population et la rareté de plus en plus grande du pétrole.
À courte échéance, disons 20 ans, et en surface, la situation n’est pas effrayante, le plan directeur d’aménagement et de développement, PDAD en vigueur en 2006 indiquait une croissance modérée de population de 521 mille à 543 de 2001 à 2021. Le schéma métropolitain d’aménagement et de développement (SMAD) retenait de son côté un nombre plus conservateur pour 2021, 530 mille. En population totale, ces nombres rassurent mais en profondeur, notre force de régénération est décroissante depuis 1995 au moins et notre force de travail depuis 2005.
Si j’étais démagogue, je dirais que Mme Boucher, ses collègues du conseil et deux élus plus récents que son décès a occasionné m’ont compris et ont agis avec une diligence et une efficacité peu commune. Les statistiques indiquent que pour la ville de Québec, les naissances ont bondi de 5 015 à 5 432 de 2007 à 2008. Plus de 8 % ! Je suis plutôt d’un naturel modeste et d’un culturel scientifique. Sans que je n’ai rien écrit sur le sujet en 2004 et en 2005, les naissances avaient aussi bondi et de 10 % en 2006 puis nivelé en 2007.
Nous sommes sortis en fécondité du marasme du début de 21 ième siècle. Notre indice synthétique de fécondité approche maintenant le 1,75. Pour le maintien de notre patrimoine génétique de souche, il nous faut atteindre 2,1. Il n’y en a pas de facile et une natalité revitalisante ne l’est pas. Il faudra un effort collectif colossal en soutien à des efforts individuels et de couple . Sommes nous prêts à le fournir pour que le retour de la LNH à Québec se fasse au plus tôt, que Les Olympiques d’hiver aient lieu à Québec en 2030 ou plus tôt et j’en passe dont un tramway d’ici là, un TGV Québec-Détroit ou un monorail Québec-New-York ? Une ville attrayante en somme.
Comme mode de régénération, la famille ne suffit plus. Il nous faut innover, trouver autre chose. L’immigration n’est pas un antidote vraisemblable contre le vieillissement.
Modérer nos transports
Dans son livre La face cachée du pétrole publié en février 2006, Éric Laurent, qu’il soit lu et apprécié, se vide le coeur en ces deux courtes phrases: “Il a fallu 500 millions d’années pour que les gisements de pétrole se créent et moins d’un siècle pour arriver à leur épuisement. Née avec le pétrole, la prospérité disparaîtra avec lui.”
Bien sûr, le siècle dont il parle n’est pas terminé, il n’aurait commencé qu’avec la deuxième guerre mondiale en 1939-1945. Par prospérité on peut comprendre tout ce à quoi a donné lieu le pétrole en facilitant le déplacement des personnes, en motorisant l’industrie et l’agriculture, en permettant le transport d’une multitude de matériaux et d’objets. Le tout a donné une société de production et de consommation alphabétisée au profit de personnes morales exploitées par des oligarches, des spéculateurs, des gestionnaires et des actionnaires.
La suite de Québec de 2008 à 2108 va prendre place dans ce contexte de sevrage d’un pétrole devenant de plus en plus rare et cher, de recherche de formules à son remplacement comme source d’énergie et d’un art de vivre axé sur un essentiel qui reste à déterminer et propager. Pour allumer nos lumières et nous convaincre d’agir, voici quelques chiffres tirés de La face cachée du pétrole et quelques réflexions.
C’est ainsi que je résume le deuxième document que j’ai déposé au Conseil le 6 novembre 2006. Entre temps, nous avons connu le litre d’essence à près de 1,50 $. Il n’y a pas eu de découverte fracassante de nouveaux gisements sauf au Brésil. Éric Laurent n’avait pas pris en compte les sables bitumineux, le pétrole sale. En contre partie, il n’était pas aussi comptable de la croissance de la consommation d’énergie en Indes et en Chine.
Bref, la densification par la multiplication ou le recroquevillement est à l’ordre du siècle. Comme formule d’habitation, le peu de mètre par tête est à valoriser ainsi que le peu de kilomètres par jour entre le travail, le bureau et le centre d’achats.
Notre trou démographique
Le 18 décembre suivant je récidivais avec Notre trou démographique. D’autres ont parlé de choc démographique ou de défi démographique. Dans le tableau suivant, on voit clairement qu’il s’agit d’un trou. De 1959 à 2008, après 350 ans de croissance, la population de Québec a entrepris sa dégénérescence. Voyez.
année naissances
au Québec à Québec
1899 – 1908 645 497 27 500
1909 – 1918 816 156 35 550
1919 – 1928 851 849 43 500
1929 – 1938 788 511 40 560
1939 – 1948 914 934 58 940
1949 – 1958 1 319 402 83 200
1959 – 1968 1 275 394 75 874
1969 – 1978 946 479 60 683
1979 – 1988 899 072 56 105
1989 – 1998 893 882 54 466
1999 – 2008 750 000 44 563
Un répit de 1959 à 1968 était acceptable après des siècles d’abondance mais suivi quatre décennies consécutives de sous-natalité beaucoup moins. On s’est doté en Capitale-Nationale d’un déficit cumulant à près de 140 000 enfants.
année population enfants déficit
requis arrivés annuel cumulé
1970 523 000 8 360 8 360 0 0
1971 528 140 8 450 7 662 1 288 1 288
1976 556 205 8 899 6 738 2 161 11 795
1981 576 550 9 228 6 240 2 988 24 841
1986 601 579 9 625 4 583 5 042 46 564
1991 631 360 10 102 6 783 3 319 64 807
1996 644 504 10 312 6 629 3 683 82 198
2001 651 398 10 422 5 624 4 798 104 263
2006 671 326 10 741 5 900 4 841 128 996
2007 674 576 10 793 5 770 5 023 134 019
2008 676 576 10 825 5 550 5 275 139 294
Le plus inquiétant avec cette dénatalité, c’est qu’après 25-30 ans, elle diminue la force de régénération: la population compte moins d’hommes et de femmes en âge de procréer. Ainsi, le tableau qui suit montre par tranche de 5 ans qu’en 1995 l’agglomération de Québec comptait 117 864 femmes âgées entre 15 et 44 ans, soit en âge d’enfanter. En 2005, elles ne sont plus que 106 290 et en 2015 94 265.
Femmes en 1995 en 2005 en 2015
40-44 21 908 21 381 15 914
35-39 22 731 16 756 19 174
30-34 21 381 15 914 18 643
25-29 16 756 19 174 14 422
20-24 15 914 18 643 14 332
15-19 19 174 14 422 11 780
117 864 106 290 94 265
Du côté des hommes en âges d’accompagner, la situation est différente. En 1995, on compte à 1% près autant d’hommes que de femmes, 118 978 contre 117 864. En 2005 par rapport à 1995, le nombre de femmes chute de 11 574, celui des hommes augmente de 585. En 2015 par rapport à 2005 cette fois, le nombre d’hommes chute de près de 15 000, celui des femmes d’environ 12 000.
Hommes en 1995 en 2005 en 2015
45-49 18 585 22 445 17 919
40-44 20 508 21 989 17 532
35-39 22 445 17 919 20 755
30-34 21 989 17 532 18 923
25-29 17 919 20 755 14 630
20-24 17 532 18 923 14 860
118 978 119 563 104 619
Un autre effet pervers d’une dénatalité prolongée est la réduction de la force de travail d’une population. D’après le tableau ci-dessous, alors qu’en 1995 73 375 personnes entraient ou s’apprêtaient à entrer sur le marché du travail, seulement 42 192 en sortaient ou s’apprêtaient à en sortir. La force de travail s’accroissait. En 2015, la main-d’oeuvre diminuera: 53 410 personnes intégreront le marché du travail alors que 87 592 en sortiront.
groupe 1995 2005 2015
nombre de personnes de 15 à 24 ans entrant
H 15-19 20 755 14 630 12 438
H 20-24 17 532 18 923 14 860
F 15-19 19 174 14 422 11 780
F 20-24 15 914 18 643 14 332
Somme 73 375 66 618 53 410
nombre de personnes de 55 à 64 ans sortant
H 55-59 10 296 18 585 22 445
H 60-64 8 720 14 792 20 508
F 55-59 12 174 19 796 22 731
F 60-64 11 002 16 201 21 908
Somme 42 192 69 374 87 592
Implosion, stagnation ou croissance
14 septembre 2007
Si la tendance se maintient en natalité et en migration internationale, la population de Québec ne comptera plus que 200 mille habitants en 2108. Un sommet de 543 200 serait atteint en 2018 d’où s’amorcera une décroissance lente mais certaine.
Ce dépeuplement de Québec de 2018 à 2108 prendrait place dans un contexte énergétique de sevrage d’un pétrole devenant de plus en plus rare et cher, de recherche de formules à son remplacement comme source d’énergie et de découverte d’un art de vivre axé sur un essentiel qui reste à concevoir, adopter et mettre en oeuvre.
Après avoir connu une forte natalité des années 40 à 70, la ville de Québec présente un indice synthétique de fécondité inférieur à celui qu’il faut pour assurer le renouvellement de sa population. Il s’en suit maintenant une perte de puissance à notre force de travail et à notre force d’engendrement.
À l’extrémité est des terres basses du Saint-Laurent, la ville de Québec ne sera jamais un centre économique important, le développement étant beaucoup plus facile à réaliser à leur centre. Elle est sur un chemin naturel de migration interrégionale et occasionnellement d’émigration interprovinciale.
Il faut admettre que l’Ordre politique et l’Ordre médiatique n’ont pas pris la relève de l’Ordre religieux en matière de promotion de l’engendrement ce qui fait que l’on se retrouve dans la situation que mes textes décrivent. La dynamique a été brisée et elle sera longue à relancer sinon impossible. À cet égard, je m’instruis sur les communautés intentionnelles non-sectaires et non-religieuses comme moyen de repeuplement.
En gros, si la famille nucléaire et instable ne suffit pas à régénérer une population, doit-on rechercher cette régénération au sein d’entreprises communautaires à concevoir, financer et expérimenter ? Autrement dit, faire du peuplement une industrie aussi séduisante que celles du bâtiment, du divertissement, de la santé, de l’éducation ou de la communication.
Le renforcement de notre population
31 janvier 2008
De 1608 à 2008, la population de l’agglomération de Québec a évolué de la façon suivante: en 1608, 28 habitants; en 1708, 2 035; en 1808, 10 805; en 1908, 80 000; en 2008, environ 537 000. Quelle population lui souhaiter pour 2108 à l’occasion de son 400e ? Serez-vous M. le Maire l’homme à qui l’histoire accordera comme à Jean Talon le mérite d’une poussée de peuplement ?
Depuis environ 50 ans, notre force d’engendrement brute a diminué de moitié. Notre force nette ? À l’oeil, je dirais des trois quarts, autrement dit, quatre fois moins forte qu’à cette époque et c’est insuffisant depuis 1970 pour assurer la survie de la population de souche et de migration. Nous sommes maintenant, Québécois de Québec, une espèce en danger d’extinction, pas surtout parce que les jeunes nous quittent mais parce qu’ils n’arrivent plus en nombre suffisant. En 30 ans, nous avons accumulé un déficit de 140 mille bébés si l’on a à coeur le maintient de notre patrimoine génétique.
Comme l’écrit Jacques Henripin, « Les immigrés sont certes un enrichissement; ils ne sont cependant pas des substituts aux naissances. Au bout du compte, une société n’est plus seulement enrichie par les apports nouveaux; elle est remplacée par un échantillon des sociétés de la terre. Et l’on ne peut deviner par quelles luttes certains groupes ethniques ou linguistiques domineront les autres. Il est peut-être plus sage de faire ses enfants soi-même. mais il y faudra une contribution de la société beaucoup plus importante que par le passé ».
Sans sombrer dans l’utopie, c’est à se demander tout de même si des communautés intentionnelles où la parentalité serait à la charge de tous ses membres ne seraient pas un meilleur cadre de vie pour nos enfants que ce qu’est devenu la famille avec CPE, école primaire avec autobus, terrains de soccer à venir et arénas à rénover.
M. Labeaume, la fuite des cerveaux est grave pour les affairistes, j’admets, mais la fuite des utérus me le semble plus pour le peuple.
arrêter notre vieillissement
29 février 2008
L’âge moyen de la population de la ville de Québec augmente de 0,36 an par année depuis au moins 10 ans. Il était de 38,1 ans en 1996, il est de 42 présentement et il atteindra la cinquantaine en 2030 si rien de spécial n’est fait pour arrêter sa montée.
Soucieux du développement communautaire, économique et social de notre ville, une matière de compétence municipale dans la loi 170, j’ai ajouté à mes textes sur Québec 2008-2108: Arrêter notre vieillissement.
En page 6, je démontre que tant que le nombre de naissances ne doublera pas à Québec, l’âge moyen ne cessera pas de croître. La migration n’est pas un antidote efficace. Les décès le sont mais ils relèvent de la force des choses, ils sont intouchables.
J’y soumets à la réflexion en passant une intervention et son calendrier qui viserait l’arrêt de notre vieillissement à 43,3 ans.
Sans le double de bébés annuellement,
moins de hockey, pas de tramway
31 mars 2008
Depuis une trentaine d’années, le nombre des naissances à Québec a réduit presque de moitié. Notre force d’enfantement va réduire d’autant dans les 20 prochaines, à moins d’immigration en nombre approprié de couples aspirant pour carrière de base, moyennant un environnement propice, de mener à bien une famille de trois à 5 enfants. Si l’on suppose que les enfants sont les principaux bénéficiaires des arénas, nous auront moins besoin de ces dernières dans 10 ans et plus, à moins d’une augmentation du tiers des naissances annuellement. Pour le tramway, il en faudrait le double.
Au récent congrès annuel du parti libéral du Québec, le démographe émérite Jacques Henripin a déclaré que pour que le Québec assure le renouvellement de ses générations « il faudrait que la moitié des couples aient un enfant de plus ». En Capitale-Nationale, en 2006, 132 151 femmes étaitent en âge d’enfanter, 31 154 étaient mariées, 37 334 en union libre et 63 795 célibataires. Elles ont mis au monde 6 434 humains, il en aurait fallu 9 251 pour atteindre le niveau avancé par Henripin.
Présentée traditionnellement comme la cellule de base de la société, la famille a trop maigri, décliné, dégénéré depuis 40 ans pour assurer le maintien en nombre, que dire en dynamisme, de la population du territoire. Sommes-nous mûrs pour la communauté intentionnelle en appoint à la famille que nous connaissons maintenant comme deuxième cellule de base de notre société ? Les célibataires qui le désirent, jusqu’à 48 % des femmes en âge d’avoir des enfants, auraient un lieu de résidence et d’accomplissement personnel propice à l’enfantement et à la parentalité, matériellement et socialement. Je pense à un ou plusieurs éco-villages en ville à concevoir pour mille personnes disons, dont l’intention première ne serait pas la culture tout court, la culture bio ou l’obtention de brevets pharmaceutiques sans les exclure, mais la puériculture et la gérontonomie.
Nous avons jeté les bébés avec l’eau du bain, c’est une des ruptures abruptes d’avec notre histoire que déplore Jacques Grand’Maison dans Pour un nouvel humanisme. Il faut assumer ce qui en a résulté. En ce siècle qui verra selon Jacques Attali l’empire américain céder à d’autres l’avant-garde du monde, aurons-nous encore besoin d’autant d’arénas pour moins de jeunes, nous faudra-t-il à tout risque un tramway pour rendre la ville attrayante et réduire nos gaz à effet de serre. Il dépendra que nous souhaitions être 200 mille, 543 mille ou deux millions en 2108.
Migration interrégionale positive
mais pour combien de temps ?
20 mai 2008
La migration du Québec en Capitale-Nationale et hors de celle-ci pour le Québec relève de Philippe Couillard en charge de notre région, de Sylvain Légaré plutôt que d’Hubert Benoît depuis le 15 mai et d’Agnès Maltais respectivement à l’opposition officielle et au deuxième groupe d’opposition en cette période de gouvernement provincial minoritaire et de démocratie tripartite. Cependant, ne serait-ce que parce que le développement communautaire économique et social de Québec est de compétence municipale et que la ville de Québec constitue 80 % de la région de la capitale nationale, la migration interrégionale me semble matière importante à matière grise des membres de son conseil de ville.
Au cours des 15 dernières années dont les chiffres sont connus, la migration en Capitale-Nationale a été positive, fortement de 2001 à 2006, en raison d’une augmentation modérée des entrants doublée d’une réduction appréciable des sortants par rapport aux mouvements du quinquennat précédent. Comme d’habitude, les entrants proviennent d’abord du Saguenay-Lac-St-Jean, 9 518, Bas-St-Laurent 6 799, la Côte-Nord 5 563, la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine 3 147, Chaudières-Appalaches 2049, Mauricie 2 043 et Abitibi-Témiscamingue 1 929. Les sortants nous quittent surtout pour Montréal 12 617, Montérégie 2 236, Outaouais 1 497 et Laurentides 1 066.
Lors des 15 prochaines, la migration pour formation professionnelle vers la Capitale-Nationale en provenance des régions habituelles devrait diminuer, les naissances y ont continué à décroître sensiblement et constamment par rapport à 1986. Heureusement, le solde migratoire grandement négatif vers les régions de l’ouest de 1996 à 2001 s’est atténué considérablement de 2001 à 2006. Il faut espérer que ce revirement dure bien que ce ne sera pas veille de 400e tout le temps, car dans ce bassin de population on n’observe pas la même diminution des naissances qu’à l’est.
La migration est de trois à quatre fois plus abondante avant 45 ans qu’après, vous vous en doutiez bien. La migration de formation professionnelle culmine chez les 20 à 24 ans, mais il y a ensuite un fort ressac des 25 à 34 ans, moins fort des 35 à 39. Les adeptes de libertés 55 ne semblent pas particulièrement friands de migration. De même, la prise de retraite avant 65 ans ne semble pas occasionner une ruée de migration dans un sens ou l’autre, après 65 ans non plus.
Il serait peut-être exagéré d’écrire que “C’est fini la régénération de notre population par le solde migratoire interrégional”. Il faut cependant être conscient que la sous-natalité présente ici et à l’est depuis 40 ans et la faible immigration vont bientôt freiner le développement communautaire économique et social de la Ville. Il faudra se rendre attrayant en Francophonie d’abord, à proximité et à distance, équitablement.
Notre place dans la Francophonie
en 2018, 2028, 2058 …
29 août 2008
On peut lire sur PopulationMondiale.com de Graeme Villeret, citoyen d’une municipalité voisine, que d’environ 6,7 milliards en mai 2008, l’humanité devrait croître à 9,2 milliards de personnes vers 2050. À la demie du siècle, j’ai estimé en février dernier que selon la tendance démographique de la récente décennie à Québec, la population de notre agglomération serait en chute continue d’un sommet de 545 mille citoyens vers 2010-2015. Nous déclinerions à 422 mille en 2058. Pendant ce temps, la population du Québec passerait de 7,673 millions à 7,3 et celle du Canada de 32,775 millions à 36,270. En France, le berceau et tête de file actuelle de la Francophonie, son Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) prévoit que pour la même période, la population passera de 61,9 à 70 millions. Cette estimation touche la France métropolitaine, sans ses départements et territoires d’outre-mer où la natalité est plus forte.
Au Maghreb, deuxième pôle de la Francophonie, l’augmentation de la population sera plus importante qu’en France et l’Algérie, le deuxième pays francophone au monde, s’y trouve. En Afrique subsaharienne, troisième pôle en nombre, mais peut-être deuxième de coeur, la population pourrait doubler et même tripler étant donné la surnatalité qui s’y trouve. On y compte actuellement 23 millions de francophones et 30 millions de francophones partiels, disséminés à travers une population de 217 millions de personnes de diverses langues maternelles, parfois nationales. Le français y est la langue minoritaire mais officielle, donc d’enseignement et d’administration je présume, dans une majorité de pays.
L’Afrique sub-saharienne est le grand espoir de croissance de la Francophonie selon Richard Marcoux, démographe et professeur au département de sociologie à l’Université Laval. Je le cite: “Ainsi, les francophones qui représentaient moins de 3 % de la population mondiale, pourraient passer à 7 % en 2050”. “Alors que moins de la moitié des francophones du monde y (Afrique) vivaient en 2000, on peut s’attendre à y trouver près de 85 % d’entre eux en 2050, soit plus d’un demi-milliard des francophones de la planète”.
Comment la ville de Québec pourrait-elle se faire une place enviable dans cette future Francophonie ?